Batorama : Brenner, le spécialiste des maisons à colombages
PRESSE - On parle de nous
Batorama : Brenner, le spécialiste des maisons à colombages

Dans notre série dédiée aux métiers d’art et artisanaux, zoom ce mois-ci sur Brenner Tradition, spécialisé dans la construction et la restauration de maisons alsaciennes. Rencontre avec des défenseurs du patrimoine architectural local.

Connaissiez-vous Brenner Tradition, une entreprise fondée il y a plus de 40 ans par Cédric Brenner ? 

 

Située à Hochfelden dans le Bas-Rhin, Brenner Tradition cultive un savoir-faire d’exception au service de la restauration et la création de maisons à colombages sur l’ensemble de la région Alsace.

Dans l’atelier, l’équipe de neuf charpentiers applique des méthodes artisanales ancestrales. Ces derniers réemploient les matériaux anciens afin de préserver l’héritage extraordinaire des maisons à charpentes traditionnelles et autres colombages. 

 

Une entreprise locale qui n’a pas attendu les enjeux en termes de développement durable pour agir. 

Réemploi de bois anciens

Issu du monde de la sidérurgie, Stéphane Duchossois a repris l’entreprise en 2019. Quelques années plus tôt, c’est cette même société qui avait construit sa maison. Un déclic. « C’est l’une des seules entreprises en Alsace qui maîtrise le réemploi de bois anciens dans la construction et la restauration, confie Stéphane. Ce bois est essentiellement issu de maisons démontées ou démolies. Ce réemploi, c’est pour une raison écologique, mais également pour une raison strictement esthétique. Les maisons sont beaucoup plus belles avec des bois qui ont déjà servi. On travaille principalement avec du chêne, le reste étant du sapin. » 

En s’appliquant ainsi à préserver l’authenticité de ces bâtiments séculaires en conservant au maximum l’existant, Brenner Tradition réalise en quelque sorte des restaurations qui ne se voient pas. Chaque poutre est soigneusement nettoyée, repolie et ajustée. Ses experts inventent la seconde vie d’un logement avec grand talent. 

« Ce sont des charpentiers, dont certains sont aussi couvreurs, qui ont appris le taillage de la charpente chez nous, avec nos techniques et pratiques ancestrales qui ne sont presque plus enseignées ailleurs, même chez les Compagnons, observe Stéphane. Le travail d’un bois ancien, qui a vécu, qui n’est pas forcément droit ou carré, nécessite une discipline et une technique particulière. C’est beaucoup plus compliqué de tailler un morceau de bois ancien que neuf. Chez nous, il n’y a aucune commande numérique. On fait tout à la main. » 

La couverture en tuiles Biberschwanz

Pour ce faire, le choix des matériaux est primordial. « Nous rachetons et réemployons le bois des colombages, les grès et les tuiles anciennes pour les mettre en œuvre lors de nos restaurations », précise Stéphane. Spécialisé dans la couverture en tuiles Biberschwanz (pose en double recouvrement à joints croisés ou pose simple avec bardeaux appelés aussi « schindele ») et dans la création ou la restauration de lucarnes rampantes traditionnelles, Brenner Tradition réalise également des couvertures en tuiles mécaniques anciennes (type Gilardoni, Bisch-Seltz, Hagenbach). Du caractère et de la couleur à tous les étages !

« Les couvertures réalisées en tuiles Biberschwanz anciennes participent elles aussi au respect de la tradition, tout en conférant un charme incomparable à nos réalisations et restaurations », ajoute Stéphane. Il faut dire que Brenner collabore ici avec la dernière tuilerie de Lorraine à Niderviller. Une façon, aussi, de privilégier l’artisanat local. Par ailleurs, l’équipe peut, lors de la couverture, se charger sur demande de la pose d’une isolation sur chevrons (sarking) en laine de bois. « Un matériau sain, naturel et performant », commente Stéphane.

Outre les couvertures en tuiles Biberschwanz et autres lucarnes rampantes, son équipe s’attaque ainsi aux charpentes traditionnelles, aux restaurations de maisons, granges et corps de fermes, aux auvents, aux modifications et agrandissements de maisons à pans de bois, ou encore aux balcons. Sans oublier la restauration de tout élément bois sur un bâtiment à colombages. 

« Pour les petits travaux ou travaux de couverture, on n’a pas besoin d’architecte, on travaille main dans la main avec le client en direct, poursuit Stéphane. Par contre, pour des projets plus conséquents, avec une restauration complète d’une maison alsacienne, on fait appel en règle générale à un architecte. Il travaille alors en amont sur le dessin de la maison pour respecter les dimensions, intégrer les éléments de finition, les moulures, les losanges décoratifs, les signes extérieurs. Sur l’esthétique extérieure de la maison, on va être très exigeant car on veut que ça corresponde aux codes existants. Par contre, à l’intérieur, les plafonds à 2m10, les gens n’en veulent plus, idem pour les pièces étriquées. On est obligés de s’adapter. »

« Préserver le patrimoine culturel, c’est ça qui nous anime »

Même si l’entreprise favorise la rénovation plutôt que la construction, quelques chantiers en création de bâtiments neufs sont menés. Là encore, l’utilisation de matériaux de réemploi, naturels et locaux est privilégié. « Créer une maison alsacienne neuve permet d’allier le charme de l’ancien aux codes actuels de la construction : des matériaux sains, des fondations solides, une isolation performante et des espaces de vie définis selon les besoins du client, fonctionnels et lumineux », assure Stéphane. 

Portée par les nouvelles aspirations et un retour au local, l’entreprise ne manque pas de chantiers. Chaque projet ne se ressemble pas pour ces passionnés du bois. « Que ce soit moi ou l’ensemble des employés, préserver le patrimoine culturel, c’est ça qui nous anime. Nos charpentiers sont à 200% dans ce qu’ils font du matin au soir. » 

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Alors que la préservation des techniques de charpente présente des intérêts multiples, Brenner Tradition n’hésite pas à prendre régulièrement des jeunes apprentis pour transmettre son savoir-faire. Un travail essentiellement manuel qui nécessite quelques années de pratique, entre 5 à 7 ans. Pourrait-on dire qu’un charpentier apprend tout au long de sa vie ? « C’est exactement ça », nous répond Stéphane. Alors, conquis ?


A propos de l’auteur

Passionné par l’écosystème du fluvial depuis son enquête sur l’univers méconnu des bateliers au printemps 2021, Florian est depuis auteur pour le blog. Unique ville de France où une rue porte son patronyme (rue Léon Dacheux), la douceur de Strasbourg l’a toujours attiré. Il se laisserait bien tenter comme vous par un apéro vins/fromages à bord de NAO !

RETROUVEZ ICI L'ARTICLE COMPLET